Homélie du Père Augustin – Cinquième dimanche de carême B

5EME DIMANCHE DE CAREME/ B

Première Lecture : Jr. 31, 31-34
Psaume : 50
Deuxième Lecture : He. 5, 7-9
Evangile : Jn. 12, 29-33

Voici les protocoles établis pour les messes : https://atomic-temporary-66557076.wpcomstaging.com/2020/10/15/protocoles-pour-les-messes-au-beguinage-3/

Ecouter l’homélie:

 

Chers frères et sœurs,

Les lectures de ce 5eme dimanche de Carême nous invite à devenir des accoucheurs d’amour. Le sacrifice de Jésus sur la Croix a rétabli la nouvelle alliance en lui donnant un caractère nouveau et éternel. Il n’y plus donc besoin de sacrifices d’animaux pour plaire à Dieu.
Le Dieu que nous révèle Jésus n’est pas le dictateur tout-puissant qui décide de nos vies depuis son trône de gloire. C’est un Dieu qui se donne, un Dieu qui aime jusqu’à être une contradiction. Car pour lui, aimer, ‘’c’est donner entièrement sa vie pour ceux qu’on aime’’ nous dit Jésus. La nouvelle Loi appelle à mourir à soi comme le grain de blé. Jésus va jusqu’à se laisser malmener, se faire pendre sur une Croix et mourir d’une mort ignoble. Et pour quoi ? Afin que vive l’homme. Une telle aberration ne peut avoir de sens que chez Dieu. Il ne garde rien pour lui-même, il aime jusqu’à en mourir. La souffrance fait mal. Et Jésus le sait. Il sait aussi que l’angoisse qui l’attend est douloureuse et mortelle. Et pourtant, il ne l’évite pas. Il se laisse conduire à l’abattoir comme une bête. Il vit simplement sa mort comme une obéissance à sa condition d’homme fragile, comme une solidarité avec l’humanité souffrante. La deuxième lecture nous dit : ‘’Bien qu’il soit Fils, il a pourtant appris ce que c’est qu’obéir par les souffrances de sa passion ; et ainsi conduit à sa perfection, il est devenu pour tous ceux qui lui obéissent, la cause du salut éternel’’. Le grain de blé enfoui dans la terre pendant l’hiver semble mort. Il pointe seulement au printemps et devient un épi, gonflé en quelques semaines, de toute la moisson future. C’est l’absolu d’un amour qui refuse toute violence, qui ne force aucun cœur, qui se laisse mépriser et bafouer pour donner vie à ses bourreaux impénitents.
Ici, Jésus nous enseigne que la vraie mort n’est pas physique. C’est plutôt le cœur dur qui refuse de se donner qui a besoin de s’ouvrir à la grâce. ‘’Jésus se dépouille de sa condition divine, par obéissance au Père et par amour pour l’homme afin de mourir sur la Croix’’. (Philippiens 2, 6-8).
L’homme n’est pas fait pour soi. Il est fait pour aimer. Pour nous aussi, il n’y a pas de plus grand amour que de donner notre vie pour ceux que nous aimons. C’est souvent facile d’aimer quand tout va bien autour de nous. Cet amour nous appelle à nous nier nous-mêmes et rejoindre les autres chez eux. C’est celui qui donne qui se déplace. La loi du grain de blé mis en terre, s’applique aussi à nous qui avons été créés à l’image de Dieu. Refuser de mourir à soi, c’est rester stérile. Devenons donc des accoucheurs d’amour !
Dans huit jours nous serons dans la Semaine Sainte. Est-ce possible pour chacun de nous de refaire un bilan sur le sens de nos sacrifices et de notre amour pour les autres: époux, enfants, parents, collègues, voisins, paroissiens… Accepterions-nous de mourir un peu pour les autres. Ainsi, retrouverons-nous le sens profond de ce mystère de l’eucharistie, mystère de communion mais aussi mystère de l’Alliance dans le sacrifice du Christ. Alors, pourrons-nous vraiment accoucher d’amour malgré les peines et les risques de l’accouchement. Ainsi soit-il !