Homélie du Père Augustin – Dimanche 18 octobre

29eme DIMANCHE DU TEMPS ORDINAIRE

Première Lecture : 45, 1.4-6
Psaume : 95
Deuxième Lecture : 1 Thessaloniciens 1, 1-5b
Evangile : Matthieu 22, 15-21

 

Cliquez ici pour les protocoles etablis pour les messes: https://atomic-temporary-66557076.wpcomstaging.com/2020/10/15/protocoles-pour-les-messes-au-beguinage-3/

Ecouter l’homélie:

 

Chers frères et sœurs en Christ,

Aujourd’hui, 29eme Dimanche du Temps Ordinaire, notre méditation s’intitule ‘’Servons nos Etats et adorons notre Dieu’’.
L’expression ‘’rendre à César ce qui est à César et à Dieu ce qui est à Dieu’’ est bien connue. Elle est souvent utilisée pour signifier ‘’rendre ou restituer à l’autre ce qui lui revient’’. Elle évoque la notion du respect de l’autre dans ses droits et ses devoirs, dans ses idées, ses mérites et donc sa dignité. Cependant, le sens de cette expression dans l’Evangile est plus profond et plus interpellant.
En effet, Jésus s’est fait beaucoup d’adversaires par le simple fait qu’il a voulu être authentique et vrai à sa mission. Il fait face aux partisans du roi Hérode. Pour ceux-ci, le roi ne doit pas être critiqué ni contredit. Ensuite, les pharisiens et scribes sont mécontents de Jésus qui dépouille et dévoile tout le mystère autour du cercle religieux de son temps. La grogne est grande au sein des intouchables. Il faut donc le mettre Jésus à l’épreuve, le piéger afin de le condamner. Voici la question qu’on pose à Jésus pour le coincer : ‘’Est-il permis, oui ou non de payer l’impôt à César, l’empereur ?’’. Une telle question est trop fermée et ne permet aucune élaboration ni explication. Au lieu d’un simple ‘’oui’’ ou ‘’non’’ Jésus déjoue leur plan malsain. Il fait preuve de discernement et fait la part des choses. Il fait comprendre à ses ennemis que César à droit d’être reconnu dans sa position de roi. Mais Dieu a aussi le droit d’être reconnu et adoré comme Dieu. C’est donc clair : Jésus reconnaît l’autorité de César ou de l’Etat. En tant que citoyens nous avons le droit et le devoir de respecter la Constitution et les institutions de l’Etat. Si nous refusons, alors César ou l’Etat se fera entendre. Servons donc nos Etats de tout cœur.
Notre foi ne nous met pas au-dessus de la loi. Néanmoins, l’Etat ou le pouvoir n’est pas en compétition avec le royaume de Dieu. L’Etat ne doit pas être un frein à la liberté religieuse. Il n’y a pas une concurrence entre Dieu et ses rois. Tout citoyen responsable peut faire usage de son droit et devoir envers les choses de Dieu selon ses convictions religieuses. Cela dit, Jésus pointe ainsi du doigt le culte de la personnalité. Le pouvoir sans discernement peut corrompre nos mœurs et nos valeurs. Jésus nous aide réfléchir assez sincèrement quant à notre gestion du pouvoir à quelque degré que ce soit. N’accusons personne. Revenons plutôt à nous-mêmes et faisons l’évaluation personnelle de notre gestion du pouvoir à tous les niveaux de la société. En réalité, si tous les citoyens étaient mieux que leurs rois ou gouvernants, ces derniers deviendraient des saints et nous serviraient mieux. Toute forme d’injustice est un refus de rendre à Dieu ce qui lui appartient. Car la justice est d’abord de lui. Tout refus d’aimer est un rejet de reconnaissance de l’amour de Dieu envers les autres. Tout pouvoir qui aliène la dignité humaine est contre Dieu. Car l’autre nom du pouvoir, c’est le service ; service de voir les autres croître, s’émanciper et refléter les merveilles de Dieu en eux. Le pouvoir qui nous installe dans nos certitudes intouchables est à craindre. César est roi, un sacré de Dieu et un représentant de Dieu. Mais il est mortel. Il n’est pas Dieu. Même nos institutions sont perfectibles. Quant à Dieu, il est éternellement roi et faiseur de rois. Il n’a pas de concurrent. Les rois sages lui font recours pour une gestion équilibrée de leur pouvoir. La pièce de monnaie portait l’effigie de César. Nous chrétiens nous portons en nous la marque et l’image de Dieu. Par notre baptême, nous avons été marqués du signe de la croix. Et après ? Servons nos Etats et adorons notre Dieu ! Ainsi soit-il !

Bon dimanche !!!