FETE DU CORPS ET DU SANG DU CHRIST
Première Lecture : Deutéronome 8, 2-3.14b-16a
Psaume :147
Deuxième lecture : 1 Corinthiens 10, 16-17
Evangile : John 6, 51-58
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Chères filles et chers fils de Dieu,
Encore une Solennité : Celle du Saint Sacrement. Cette fête nous aide à raviver notre amour pour l’Eucharistie. C’est la fête du Corps et du Sang du Christ, la fête de l’Eucharistie. Elle est si importante qu’elle est la source même et le centre de notre vie chrétienne. Jésus est présent en nous sous la forme d’un repas, sa Chair et son Sang. Le Curé d’Ars disait à propos du Corps et du Sang du Christ : « Vous n’en êtes pas dignes mais vous en avez besoin. »
Dans la première lecture Moise fait une invitation très forte à Israël : « Souviens-toi ! » Une façon de rappeler à Israël l’importance de ses racines, de son histoire, de son passé. Car quand même on ne voit pas les racines d’un arbre, l’arbre ne peut tenir debout sans elles. Nous aussi, nous ne pouvons tenir sans notre créateur qui nous fortifie. Israël a connu des moments difficiles au cours de sa traversée du désert. Comme ce peuple, nous avons connu (et connaissons encore peut-être) des moments aussi douloureux… Dieu ne nous a pas abandonnés. Il a donné la manne à Israël, mais à nous Il donne le Corps et le Sang de son Fils pour notre vie spirituelle et de communion avec lui. La manne a nourri Israël. Sans l’Eucharistie, nous sommes sans vie, sans repère, nous nous donnons au suicide et aux idoles de ce monde. Comme Israël, nous avons besoin de renouer avec nos racines, notre passé glorieux et sombre. Avec l’Eucharistie nous aussi dépendons de Dieu. Dans la tentation de renoncer à notre foi en Christ réécoutons souvent l’invitation : ‘’souviens-toi’’. N’oublions pas nos racines chrétiennes, notre baptême et la joie de notre première Communion. Efforçons-nous de nous nourrir de la Parole de Dieu, des sacrements et surtout de l’Eucharistie.
Dans la deuxième lecture, saint Paul rappelle aux chrétiens que l’Eucharistie est le pain de l’unité : « puisqu’il n’y a qu’un seul pain, la multitude que nous sommes est un seul corps car nous avons tous part à un seul pain. » L’Eucharistie existe pour nous rapprocher les uns des autres, pour faire de nous un seul corps, le Corps du Christ… Cette unité à laquelle nous sommes appelés est fondée sur la communion au Christ. C’est lui qui nous rassemble et nous unit. C’est sa vie donnée à chacun qui fait notre unité.
Il nous appartient d’en tirer les conséquences concrètes : nous affirmons que nous sommes unis dans le Christ ; mais si nous passons nos journées sans nous saluer, sans nous regarder, sans nous parler et surtout sans nous entraider, il y a là un contresens. Certains ne se gênent pas pour le dire : aller à la messe et critiquer les autres à la sortie, c’est un scandale. L’Eucharistie exige plus qu’une vague unité spirituelle : Il faut aussi que les solitudes soient brisées et que chacun fasse vraiment l’effort d’aller à la rencontre des autres. Nous ne pouvons pas dire que nous aimons Dieu si nous n’aimons pas notre prochain. On ne mange pas vraiment le Corps et le Sang du Christ quand on reste indifférent à ceux qui sont à la même table que nous.
Dans l’Evangile, Jésus lui-même nous dit « Moi je suis le Pain vivant qui est descendu du ciel. Si quelqu’un mange de ce pain, il vivra éternellement. » Ces paroles ont provoqué un refus de la part des foules. Et aujourd’hui encore, l’Eucharistie pose question : comment croire à la présence de Jésus dans ce petit morceau de pain ? Nous pouvons redire les paroles de Pierre : « A qui irions-nous, Seigneur ? Tu as les paroles de la Vie Eternelle. » C’est ce même acte de foi que nous faisons en venant à la messe, en mangeant Jésus dans un morceau de pain et une petite quantité de vin.
Les paroles de Jésus sont toujours celles de la Vie éternelle. La nourriture qu’il nous donne c’est son Corps et son sang. C’est lui-même, homme et Dieu qui se fait notre nourriture. Sans cette nourriture, nous ne pouvons pas vivre ; nous nous coupons de nos racines. Chaque dimanche, le Christ nous invite à sa table. Nous devons tout faire pour que l’Eucharistie soit vraiment LE grand événement de la semaine. Seuls ceux qui ont un cœur de pauvre peuvent comprendre cela.
L’Eucharistie est un trésor extraodinaire pour nous qui y croyons. En ce jour, nous portons dans notre prière ceux et celles qui n’ont pas compris cela. Nous qui avons cette chance de pouvoir nous rassembler à l’église, nous rendons grâce à Dieu pour ce cadeau qu’il nous fait. C’est sa vie de ressuscité qu’il nous donne en partage dans nos Eucharisties. Devenons Celui que nous mangeons ! Amen !