Première Lecture : Actes des Apôtres : 10, 34a.37-43
Deuxième Lecture : Colossiens 3, 1-4
Evangile : Jean 20, 1-9
Chers frères et sœurs,
‘’Voici le jour que fit le Seigneur, qu’il soit pour nous jour de fête et de joie !’’
C’est la Pâques ! C’est la fête de la résurrection, la fête du retour à la vie ! Mais c’est aussi la fête de la surprise !
C’est le temps du grand silence dans Jérusalem et environs. Malgré la tension, voici Marie Magdeleine qui surprend tout le monde : rois, chefs et gardes. Alors qu’il fait encore sombre, elle est en route pour aller au tombeau de Jésus : Que fait une femme le premier jour de la semaine, très tôt et dans une ville déserte ? Elle n’a certainement pas pu dormir toute la nuit. Surprise aussi dès son arrivée au tombeau : le Corps de Jésus est porté disparu. Quel choque ! Mais Marie Madeleine ne s’arrête pas là. Elle se dit que l’on a certainement enlevé le Corps de son ami Jésus et qu’on l’aurait mis quelque part. C’est encore l’agonie, le cauchemar dans son cœur déjà trop blessé. Il fait encore nuit dans son cœur. Mais elle ne démissionne pas.
Une autre surprise : c’est Marie Madeleine, une femme, qui informe Pierre et Jean du tombeau vide de Jésus. Surprise aussi qu’à l’arrivée de Pierre et Jean, ils font le même constat : le Corps de Jésus n’y est plus. Mais la disposition du linge signale qu’il y a quelque chose d’insolite et de mystérieux qui se passe. Concrètement, tout le monde est confus et perdu. Que s’est-il donc passé entretemps ? Et quel est le message ?
C’est dire qu’en réalité la résurrection de Jésus préfigure notre propre résurrection. Et qu’en fait, nous ne pouvons pas tout comprendre ni tout expliquer : il y aura toujours quelque chose qui nous échappera quant au mystère de la mort. L’essentiel, c’est que Jésus a conquis la mort à coup sûr.
Comme Marie Madeleine, nous pouvons nous inscrire parmi ceux et celles qui cherchent Jésus partout, à temps et à contre temps, même quand le monde entier aurait perdu la foi. Comme elle, nous pouvons nous sentir envoyés en mission pour prêcher la vie et non la mort, quitter le tombeau vide pour rejoindre Jésus, le ressuscité d’entre les morts. Même quand tout le monde aurait des raisons de se décourager, très tôt à l’aube, je peux me mettre en route pour aller voir Jésus : je verrai certainement le linge bien rangé et qui signale que Jésus n’est pas loin mais qu’il n’est pas dans le tombeau.
Surprise aussi quand on entend Pierre dans la première lecture. Ce même Pierre qui a nié ne pas connaître Jésus devant une fillette. Après la résurrection, nous voyons un Pierre chez le centurion romain, qui n’a plus peur. Pierre change subitement de langage et de discours : il témoigne de l’innocence et de la bonté de ‘’Jésus de Nazareth’’ qu’on a ‘’supprimé en le suspendant au bois du supplice et que ‘’Dieu a ressuscité le troisième jour’’. C’est la force de l’Esprit-Saint. Et nous, frères et sœurs, nous pouvons toujours changer et témoigner de Jésus autour de nous. Ne laissons donc pas les difficultés du moment ni nos échecs d’hier nous dominer. Malgré le degré de ‘’nos nuits et de nos ténèbres’’, Jésus nous tient compagnie pour une vie pleine de sens. Car il a besoin de chacun et chacune de nous aujourd’hui, ici et maintenant dans notre environnement immédiat : en famille ou ailleurs. Comme Marie Madeleine, Pierre ou Jean, surprenons notre époux, notre épouse, nos enfants ou parents, nos amis. Quittons nos tombeaux vides pour la vie, la joie, l’harmonie, la paix et le pardon. La grâce du changement c’est maintenant !
Que cette Pâques soit vraiment le début de notre nouvelle vie, une vie en quête de sens avec le ressuscité : car en vérité, Jésus nous fera toujours des surprises !
Christ est ressuscité, Alléluia ! Alléluia ! Bonne fête de Pâques dans la surprise ! Que Jésus ressuscité nous bénisse. Amen !